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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1891.pdf/46

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cou et, l’emmenant ainsi au bord de la Senne, il le jeta dans la rivière !

Vous voyez combien on a eu raison de représenter saint Géry vainqueur d’un dragon, puisqu’il en tua deux, sans compter ceux qu’on ignore.

Lorsque saint Géry eut fini de noyer le dragon, il s’en revint vers la colline où fut construite plus tard l’église de Saint-Michel. Une petite chapelle s’y trouvait déjà, dit-on.

En chemin, saint Géry fut rencontré par un ouvrier qui lui raconta sa lugubre histoire.

Cet ouvrier - qui travaillait le fer - avait un jour, en passant devant la chapelle, négligé de saluer l’image du saint qui s’y trouvait. Il avait immédiatement été puni de ce vilain acte et son bras qu’il n’avait pas voulu lever s’était recourbé en arrière. L’ouvrier en avait perdu l’usage.

Il y avait trois ans que cela était arrivé et depuis trois ans le malheureux ne pouvait plus travailler. Il désespérait de jamais voir finir son infirmité quand on lui apprit l’arrivée de saint Géry. Il alla à sa rencontre et lui conta le fait.

L’évêque, toujours charitable, tenta par ses prières de fléchir la colère du saint et, tandis que l’ouvrier allait faire ses oraisons dans sa cabane située non loin de là, il se mit à genoux devant la chapelle.