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LA RUE DE LA BRAIE

du chien de Nicolas Peers. Celui-ci prétendait que son camarade à quatre pattes, qui lui était le plus cher après Tilman, était capable de choses que certains hommes seraient à coup sûr trop… pas assez malins pour accomplir.

Tilman, tout en admettant que le chien de Peers fût très intelligent, déclarait qu’il se trouverait fort embarrassé à de certains moments.

J’ajouterai, moi, à titre de renseignement, que l’objet de la discussion était un caniche d’une jolie taille et répondant au nom assez singulier de Moustache. Il accompagnait souvent son maître dans ses voyages et aimait Tilman autant que son propriétaire.

Peers, très animé par la chaleur et la conversation, avait cité plusieurs traits d’intelligence de Moustache.

Tilman, qui ne voulait décidément pas lui laisser le dernier mot, répondait par des histoires merveilleuses dont les héros étaient des chiens plus ou moins savants.

Et Peers, haussant les épaules et avançant la lèvre inférieure en signe de mépris, s’exclamait :

— Tout cela ne vaut pas ce que Moustache a fait et peut faire. C’est un chien…

— Je le sais bien que c’est un chien… interrompait Tilman qui aimait à rire.