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DEUXIÈME PARTIE


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Monique Lerbier à Mme Ambrat,
Route des Acacias, à Vaucresson,

14, rue Chantal.

Paris, le 1er mars.

Merci, madame, pour votre offre si obligeante. Mais une place de secrétaire, auprès de vous, en ce moment, je ne pourrais pas. J’ai la sensation de promener dans la vie un corps vide. Il me semble que jamais je ne pourrai plus rire… Mes parents quittés, ma tante disparue, cela a été un bouleversement si brusque !

Je voudrais mourir, puisque tout est manqué pour moi. Cet après-midi, en sortant de chez le notaire après l’ouverture du testament, je pensais, dans le salon de thé où je me reposais, à la pauvre chère tante, J’enviais son sort…

Il y avait, à la table près de la mienne, une grand’mère avec deux enfants en deuil, une fillette de qua-