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Page:Vidal de la Blache - Tableau de la geographie de la France, 1908.djvu/77

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CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE


I. AXE COMMERCIAL DE LA FRANCE. || II. RAPPORTS AVEC LE CONTINENT. || III. PRÉCOCITÉ ENTRE LES CONTRÉES CONTINENTALES.


MAIS nous devons préalablement dégager quelques conclusions qui résultent des faits qui viennent d’être exposés, et qui sont propres à éclairer ceux qui vont suivre.


I AXE COMMERCIAL DE LA FRANCE

1° Très anciennement l’influence du rapprochement de la Méditerranée et de la mer du Nord a pris corps sur notre territoire. Cette influence s’est géographiquement exprimée et consolidée par des routes, des lignes de relations à grande portée. L’axe commercial de la France, une ligne partant de la Provence pour aboutir à l’Angleterre et aux Flandres montre une remarquable fixité. Les principales foires du Moyen âge, celle de Beaucaire, Lyon, Chalon, Troyes, Paris, Arras, Thourout et Bruges, s’échelonnent d’après cette direction. Ce que peut être pour la constitution d’une unité politique cette chose presque immatérielle qu’on appelle une voie de circulation, bien des exemples le montrent. L’Italie n’a pris figure de contrée politique que lorsque les voies Appienne et Flaminienne se sont combinées pour en lier les extrémités. Dans le faisceau des voies primitives de la Grande-Bretagne, la ligne de Londres à la Severn, Wailing Street, a été l’axe de l’Angleterre.


II RAPPORTS AVEC LE CONTINENT

2° Mais la substance même de notre civilisation est de provenance toute continentale. La période organique où s’élabore la personnalité de la France embrasse une énorme série de siècles d’influences terriennes accumulées. L’arbre de nos origines étend au loin ses racines sur le continent.

Dans le milieu géographique où la France s’est développée, il n’y a pas