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CHAPITRE V


L’HOMME ET SES IDÉES SUR L’ART


Le caractère de William Morris. — Ses idées sur l’Art : la dignité du travail manuel et de l’artisan ; le respect de l’œuvre d’art ; l’art social. — Ce que Morris doit à Ruskin. — Ses idées sociales et sa propagande socialiste.


Encore que Morris ait été très sobre de renseignements sur lui-même, car il prétendait que l’œuvre seule importe et que la personnalité de l’artiste n’offre aucun intérêt, il nous semble cependant possible et profitable d’étudier, à côté de l’œuvre, ce que fut l’homme et quelles furent ses idées. C’est une étude d’autant plus nécessaire, que volontairement, Morris ne se renferma pas dans son atelier, loin des hommes et de leurs luttes, qu’il considérait l’artiste comme un guide, et qu’il fit un peu, malgré toute sa modestie, figure de chef d’école.

D’abord éblouis par la splendeur de l’œuvre produite, par les éditions de Kelmscott, les chintzes, les papiers peints, les vitraux de Salisbury ou d’Oxford, les poèmes du Paradis terrestre, les tapisseries de Stanmore Hall ou d’Exeter Collège, nous n’éprouverons qu’un sentiment de profonde admiration mêlé à un peu d’étonnement,