Page:Vidalenc - William Morris.djvu/78

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que des pastiches de meubles du moyen âge : coffres, bancs à baldaquin, bahuts, etc. et par cela même ils risquaient d’orienter les artisans vers une voie dangereuse, de substituer la copie d’une époque à une autre et on ne voit pas bien ce que l’art aurait pu gagner au change. Quand ils essayèrent d’imaginer des formes nouvelles, ils ne réussirent pas et l’ameublement d’aujourd’hui ne doit pas grand’chose à leurs efforts si ce n’est le souci, non négligeable d’ailleurs, de la simplicité. (Planche VI.)

Mais vitraux, meubles, tuiles peintes même, en raison des difficultés de leur production et du soin qu’on y apportait, demeuraient d’un prix très élevé, et réservés par conséquent à un petit nombre de privilégiés de la fortune. Si Morris avait borné là ses tentatives, son œuvre aurait pu être de toute beauté, intéressante pour l’artiste et pour l’historien, mais son influence n’aurait sans doute pas été considérable. Ce qui a popularisé son nom dans toute l’Angleterre, ce qui a rendu définitif le succès de sa maison de décoration et permis son magnifique développement, ce sont d’autres formes d’art qui grâce à leur prix relativement modique ont pu se répandre partout et jusque dans quelques logis d’ouvriers : les papiers peints par exemple. Et c’est à nos yeux le grand mérite de William Morris d’avoir compris l’un des premiers que l’art ne devait pas demeurer l’apanage exclusif de la richesse, et d’avoir essayé de le rendre accessible à tous.

Qu’il n’y ait pas d’équivoque ! Il ne s’agissait pas pour