Page:Vidalenc - William Morris.djvu/85

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ratifs, mais il s’agissait d’ornements plus stylisés et mêlés à des motifs géométriques, car le tissage ne peut admettre la liberté de composition et la complexité de lignes de l’impression. En outre il lui fallait tenir compte de la destination et de la disposition de l’œuvre ; alors que le papier peint s’applique à plat sur la muraille, dans un sens déterminé, toujours le même, la tenture flotte le plus souvent et les étoffes d’ameublement doivent suivre les courbes des meubles, d’où la nécessité d’avoir recours à des ornements qui puissent être vus dans tous les sens. Mais par contre l’étoffe présente des ressources que n’a pas le papier, plus de délicatesse dans les teintes, des reflets, etc… ; on peut obtenir des effets de coloris étonnamment variés en utilisant dans une même tenture des matériaux différents : laine et soie par exemple ou soie et or. Avec des tonalités discrètes ou éclatantes suivant les cas, l’art de coloriste de William Morris a atteint sa plus haute expression dans des modèles comme : Persan, Tulipe et Rose, Paon, Elmcote. (Planche IX.)

Ces travaux devaient tout naturellement conduire Morris à s’occuper des tapisseries proprement dites et des tapis. Nous aurons à y revenir car c’est peut-être dans ces genres qu’il a produit ses œuvres les plus parfaites, mais il nous faut auparavant dire quelques mots de ses recherches sur les teintures qui les avaient rendues possibles.

À maintes reprises Morris s’était plaint du médiocre coloris des laines que lui fournissaient les maisons même