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xiv
PRÉFACE.

Un voleur raconte l’exécution d’un camarade[ⅹⅳ 1].

« En enquillant dans la vergue d’Arnelle, pastiquant sur la placarde, j’ai rembroqué un abadis du raboin, en balançant mes chasses j’ai remouché la béquille et la cognarde à gayet servant le trêpe pour laisser abouler une roulotte farguée d’un ratichon, de charlot et de son larbin, et d’un garçon de cambrouze que j’ai reconobré pour le Petit Nantais ; il rigolait malgré le sanglier qui voulait lui faire remoucher et bécoter Hariadan Barberousse. J’ai prêté loche pour entraver le boniment du garçon qu’on allait brancher, etc., etc.»

  1.    En entrant dans la ville de Rouen, et en marchant sur la place, j’ai remarqué un rassemblement du diable ; en jetant mes regards çà et là j’ai vu la potence, et la gendarmerie à cheval qui faisait ranger la foule afin de laisser approcher une charrette chargée d’un prêtre, du bourreau et de son valet, et d’un voleur de grande route que j’ai reconnu pour le Petit Nantais ; il riait malgré le confesseur qui voulait lui faire regarder et embrasser un crucifix. J’ai prêté l’oreille pour comprendre le discours du voleur que l’on allait pendre, etc.