subi votre peine, vous serez mis à la disposition du gouvernement pendant le temps qu’il déterminera.
Et cela ne doit pas étonner chez un peuple qui ne s’enquiert ni des capacités, ni de la moralité du législateur, mais seulement de la cote de ses impositions ; chez un peuple qui n’estime que ceux qui possèdent. Posséder doit être le rêve de tous, et tous les chemins qui peuvent conduire à la fortune doivent être suivis sans remords. Aussi tous ceux qui occupent les sommités de l’échelle sociale, et qui désirent conserver leur position, repoussent sans cesse du pied ceux qui cherchent à gravir les derniers échelons. Ils conçoivent sans peine que ceux qui n’ont pas un toit pour abriter leur tête, un vêtement pour les garantir du froid, du pain pour apaiser la faim qui les tourmente, doivent laisser tomber des regards envieux sur leurs hôtels magnifiques, leurs brillans équipages et leur table somptueuse. Ce sont des ennemis qu’il faut absolument vaincre, et le Code Pénal, que les heureux du siècle ont fabriqué pour leur usage particulier, est un arsenal dans lequel ils trouvent toujours des armes toutes prêtes ; et le