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sent prendre sur le fait. Cela ne suffit pas, il ne faudrait pas seulement se contenter de punir, il faudrait aussi prévenir et chercher à corriger.

J’ai prouvé par des faits que les voleurs de profession exercent sur ceux qui ne sont pas tout-à-fait corrompus une fatale influence ; il faudrait donc séparer les hommes. Mais ce n’est point la peine qu’ils auraient encourue qui devrait servir de guide pour établir les classifications, mais seulement leur caractère et leurs habitudes ; car tel individu qui n’a péché que par ignorance, et qui, pour avoir volé avec des circonstances aggravantes des lapins dans une garenne, a été condamné à dix années de réclusion, est sans doute moins dangereux que tel autre qui exerce depuis long-temps la Tire, la Détourne ou le Bonjour, et qui cependant n’a été condamné qu’à deux ou trois années d’emprisonnement.

L’isolement individuel et continuel ne doit, selon moi, jamais être adopté. L’isolement rend les hommes misanthropes ; et le misanthrope est bien près de devenir méchant. Tous les hommes ne sont pas organisés comme Silvio Pellico : et l’illustre général Lafayette, dont