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rougir devant ses parens et ses amis, un homme doux et docile.

Il ne serait pas plus difficile de fournir du travail aux détenus ainsi disséminés, que s’ils étaient rassemblés dans une maison centrale, et comme ce travail ne serait plus monopolisé par un seul homme, il serait évidemment mieux payé.

Il est bien entendu que si le plan que je propose était adopté, les bagnes devraient être supprimés ; cette suppression, au reste, ne doit pas arrêter, car les bagnes sont en réalité plus onéreux qu’utiles au gouvernement ; les forçats qui n’ont point de stimulant ne travaillent pas avec autant d’activité que les hommes libres, et pour se procurer ce qui leur manque, ils ne craignent pas de voler dans les ports tout ce qui se trouve sous leurs mains.

Je suis si convaincu de l’efficacité du remède que je propose, que je ne craindrais pas de l’essayer, moi, si l’on voulait bien mettre à ma disposition seulement une cinquantaine d’hommes choisis parmi les plus mauvais sujets qui infestent les bagnes et les maisons centrales et me les laisser diriger à ma fantaisie. L’expérience prouverait, je l’espère, que je ne me