Aller au contenu

Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 357 —

chent avec un certificat qui atteste que toutes leurs propriétés ont été brûlées, et mènent avec eux leurs femmes et leurs enfans ; ils feignent avoir eu beaucoup de peine à sauver leurs enfans du feu qui brûlait leur maison. Leurs certificats sont le plus souvent faux, et faits par quelques prêtres qui marchent avec eux. Ils donnent par an quatre quarts d’écu au grand Coësré.


Les Millards.

Les Millards sont ceux qui portent de grands bissacs sur leurs épaules ; ils mendient plus aux champs que dans les villes ; ils sont haïs des autres Argotiers parce qu’ils mangent ce qu’ils ont tout seuls, et ne font point la charité aux autres frères. Aussi, quand ces derniers les rencontrent, il faut qu’ils se battent, et on leur ôte leur argent, leur pain, et bien souvent leurs femmes qui font semblant de pleurer quand on les emmène, ce qui, cependant, ne les empêche pas d’être bien aises au fond du cœur, car la plupart d’entre elles ne sont que des putains. Les Millards ne dorment jamais dans les maisons ou hôpitaux de Dieu, ni