religion. Je n’entends parler ici de ceux quy véritablement pour le repos de leur conscience se convertissent sans fraude ni dissimulation ; je veux donc rouscailler de ceux qui feignent se convertir pour la truche. Quand ils sont en quelque vergne où il y a quelque excellent prédicateur, ils bient le trouver et luy rouscailler ainsi : « Mon père je suis de la religion, et tous mes parens aussi ; j’ay ouy quelques unes de vos prédications quy m’ont touché ; je voudrais que vous m’eussiez un peu éclaircy.» Alors il se passe deux ou trois luysants en conference, puis il fait faire profession de foy en public, puis sept ou huit luisants durant, il se tient aux lourdes des entifles et rouscaille ainsi : « Messieurs et Dames, n’oubliez pas cet apostolique romain.» Le Haure sait combien ils grefflent en leur comble, car il n’est pas mion de chenastre mère quy ne leur fiche la thune ; puis ils sont soigneux de tirer une lucque en certificat de celui qui les a receus, ou après ils s’enquestrent où demeure quelque marpaut pieux, et rupins, et marchandier dévost, qu’ils bient trouver dans leur creux, déclarant leurs nécessités. Alors ces chenastres personnes rifodées de l’amour du Haure, et très-joyeuses
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