Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/383

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rendre obéissance au Cagou de leur province, auquel ils ont remis afin qu’il leur apprenne les tours du métier. Or, pendant que l’on interroge les susdits Argotiers, les femmes du grand Coësré et des Cagoux ont soin d’allumer le feu et de faire rôtir la viande, car chacun donne son morceaux : les uns donnent une épaule de mouton, les autres donnent un morceau de bœuf, les autres une échinée de pourceau, les autres des poules et poulets ; aussi quand toutes ces pièces sont rassemblées il se trouve de quoi faire un bon banquet, car ils ne manquent pas de bouteilles pleines de vin et du meilleur qu’il soit possible de trouver, puis les argotiers mangent et boivent si bien que tout en tremble.


Après la clôture des États, chacun part, et les Cagoux vont dans la province qui leur a été assignée et emmènent avec eux leurs apprentis afin de les instruire et de leur apprendre à parler l’argot.

Premièrement ils leur apprennent à faire de l’amadou de diverses sortes, l’une avec de l’herbe qu’on nomme esclaire, pour servir aux Francs-Mitoux, l’autre avec du savon, du sang