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servante pour regarder les Argotiers se battre, pendant ce temps ceux qui étaient par derrière entrèrent dans la maison, volèrent de l’avoine, de la toile, des chemises, du pain et d’autres choses, puis tout doucement se sauvèrent dans le bois et allèrent attendre ceux qui se battaient sur le grand chemin.

Le docteur Fourette raconte encore plusieurs histoires, par exemple celle d’un Argotier qui monta avec des tire-fonds à l’extrémité d’une potence pour couper le bras d’un pendu et s’en servir en une grande foire qui devait avoir lieu dans la ville de Niort ; d’un autre qui contrefît l’opérateur dans un château dont il trompa la dame qui lui avait prêté son cheval et donné de l’argent pour acheter, à Saumur, des drogues propres à guérir son mari qui avait grand mal à son membre viril ; et plusieurs autres que je laisse pour n’être point prolixe.

Pour vous dire encore un des tours qui se pratiquent entre les voleurs seulement, c’est que quand il passe quelqu’un d’entre eux par un carrefour qui soit voisin d’une ville, ils écrivent avec leur bâton une certaine marque ou chiffre sur le grand chemin, que les autres voleurs reconnaissent quand ils la regardent, ce qui