Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/92

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leurs compagnons meurent de faim. Les Sam Cœarsontde ceu :-là. Soit au bagne, soit dans n une maison centrale, leurs poches sont toujours très-bien garnies ; tous sortent du bagne f ou de la prison plus riches qu’ils n’y sont entrés ; quelques-uns même y acquièrent une jolie fortune, et parmi ceux-là je dois citer un individu nommé Pantaraga, qui habitait au bagne de Toulon la salle n° 8. n Cet homme joignait au métier d’usurier celui de restaurateur des forçats, et quoiqu’il fut obligé, pour conserver son privilège, de traiter gratis et bien MM. les comes, sous-comes et argousins, il sortit du bagne, après y avoir fait un séjour dé 24 ans, avec un capi- n ’tal de 40,000 francs. ’ A

Pantaraga, il est vrai, avait plus d’une corde à son arc. Les forçats, quelles que soient les n sommes qu’ils reçoivent de leur famille, ne peuvent, dans aucun cas, toucher plus de dix francs par mois, Pantaraga, restaurateur breveté du bagne, se chargeait volontiers d’aIler p toucher une plus forte somme au bureau du commissaire du bagne ; le forçat lui faisait, par exemple, un bon de 20 francs pour nourriture fournie, Pantaraga lui en remettait dix et en n