Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/109

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lui donnaient une physionomie singulière, « je traite les maladies secrètes, au moyen d’une recette infaillible. Je me charge aussi de la cure des animaux ; tout récemment, j’ai guéri les chevaux d’un escadron du 13e chasseurs, que le vétérinaire du régiment avait abandonnés. » Allons ! me dis-je, encore un empirique… Mais il n’y a pas à reculer. Nous convenons de partir le lendemain, et de nous trouver à cinq heures du matin à l’ouverture de la porte de Paris.

Je fus exact au rendez-vous. Mon homme, qui s’y trouvait également, voyant ma malle portée par un commissionnaire, me dit qu’il était inutile de la prendre, attendu que nous ne serions que trois jours partis, et que nous devions faire la route à pied. Sur cette observation, je renvoyai mes effets à l’auberge, et nous commençâmes à marcher assez vite, ayant, me dit mon guide, cinq lieues à faire avant midi. Nous arrivâmes en effet pour cette heure dans une ferme isolée, où il fut reçu à bras ouverts, et salué au nom de Caron, que je ne lui connaissais pas, l’ayant entendu toujours appeler Christian. Après quelques mots échangés, le maître de la maison passa dans sa chambre, et