Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/11

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mes Mémoires à Londres, et insérés par extraits dans les journaux ils revenaient bientôt à Paris, où ils étaient donnés comme des traductions. Le vol était audacieux ; je ne balançai pas à en nommer l’auteur. J’aurais pu le poursuivre ; son action ne restera pas impunie. En attendant, j’ai pensé qu’il était bon d’aller au plus pressé, c’est-à-dire de sauver la spéculation du libraire, en ne souffrant pas qu’il soit devancé, et qu’un larcin inouï dans les fastes de la librairie parvienne à ses dernières conséquences ; il fallait une considération de ce genre, pour que je me décidasse à immoler mon amour-propre : c’est parce qu’elle a été toute puissante sur moi, que, dans un intérêt contraire au mien, et pour satisfaire à l’impatience du public, j’accepte aujourd’hui, comme mienne, une rédaction que j’avais d’abord le dessein de répudier. Dans ce texte, tout est conforme à la vérité ; seulement le vrai, en ce qui me concerne, y est dit avec trop peu de ménagements et sans aucune des précautions qu’exigeait une confession générale, d’après laquelle chacun est appelé à me juger. Le principal défaut est dans une disposition malveillante, dont je puis