Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/151

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effets, qu’on savait que j’avais transportés d’un endroit dans un autre, comme pour les dérober aux recherches de la justice ; l’effraction du volet de l’appartement, les traces d’escalade, portant l’empreinte de mes pas, tout tendait à me faire considérer comme le coupable ; mon travestissement déposait encore contre moi. On pensait que je n’étais venu déguisé que pour m’assurer qu’elle était morte sans m’accuser. Une particularité qui eût tourné à mon avantage, dans toute autre circonstance, aggravait encore les charges qui s’élevaient contre moi : dès que les médecins lui avaient permis de parler, Francine avait déclaré qu’elle s’était frappée elle-même, dans le désespoir de se voir abandonnée par un homme auquel elle avait tout sacrifié. Mais son attachement pour moi rendait son témoignage suspect ; et l’on était convaincu qu’elle ne tenait ce langage que pour me sauver.

Mon avocat avait cessé de parler depuis un quart d’heure ;… je l’écoutais encore comme un homme agité par le cauchemar. À vingt ans, je me trouvais sous le poids de la double accusation de faux et d’assassinat, sans avoir trempé dans aucun de ces deux crimes !!!… J’agitai