l’idée de courir après moi pour me demander mes papiers. Ils me joignent au détour d’une rue ; le trouble que me cause leur apparition les décide à m’arrêter sur ma physionomie. On me met dans la prison de la brigade. Je cherchais déjà des moyens d’évasion, lorsque j’entends dire aux gendarmes : « Voilà la correspondance de Lille… À qui à marcher ?… » Deux hommes de la brigade de Lille arrivent en effet devant la prison, et demandent s’il y a du gibier. « Oui, répondent ceux qui m’avaient arrêté… Nous avons là un nommé Léger (j’avais pris ce nom), que nous avons trouvé sans papiers. » On ouvre la porte, et le brigadier de Lille, qui m’avait vu souvent au Petit Hôtel, s’écrie : « Eh ! parbleu ! c’est Vidocq ! » Il en fallut bien convenir. Je partis : et quelques heures après, j’entrai dans Lille entre mes deux gardes-du-corps.
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