Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/195

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débats judiciaires, qui n’eussent pas manqué de révéler les infamies qu’on me reproche ; elle tombe devant l’état des opérations de la brigade de sûreté que je dirigeais. Ce n’est pas quand on a fait ses preuves, qu’on recourt au charlatanisme, et la confiance des administrateurs habiles qui ont précédé M. Delavau à la préfecture, me dispensait d’aussi misérables expédients. Il est heureux, disaient un jour, en parlant de moi, à M. Anglès, des agents qui avaient échoué dans une affaire où j’avais réussi : Eh ! bien, dit-il en leur tournant le dos, soyez heureux.

On ne m’a fait grâce que du parricide ; je n’ai cependant jamais encouru ni subi, je le déclare, que le jugement ci-dessous rapporté ; mes lettres de grâce en font foi : et lorsque j’affirme que je n’avais point coopéré à ce misérable faux, on doit m’en croire, puisqu’il ne s’agissait, en définitive, que d’une mauvaise plaisanterie de prison, qui, prouvée, donnerait lieu tout au plus aujourd’hui à l’application d’une peine correctionnelle. Mais ce n’était pas le complice douteux d’un faux ridicule qu’on frappait, c’était sur le détenu remuant, indocile, audacieux, sur le chef de tant de complots d’évasion, qu’il fallait faire un exemple : je fus sacrifié.