encore la position, c’est que les autorités de Lorient me réclamaient comme déserteur de la marine. Quinze jours s’écoulèrent ainsi, sans qu’on prît aucun parti décisif à mon égard ; alors, fatigué des rigueurs exercées contre moi dans l’intention d’obtenir des aveux, j’écrivis au président du tribunal criminel pour lui déclarer que j’étais effectivement Vidocq. Ce qui m’avait déterminé à cette démarche, c’est que je comptais partir immédiatement pour Bicêtre avec un transport dans lequel on me comprit en effet. Il me fut toutefois impossible de faire en route, comme j’y comptais, la moindre tentative d’évasion, tant était rigoureuse la surveillance exercée contre nous.
Je fis ma seconde entrée à Bicêtre le 2 avril 1799. Je retrouvai là d’anciens détenus, qui, bien que condamnés aux travaux forcés, avaient obtenu qu’il fût sursis à leur translation au bagne ; il en résultait pour eux une véritable commutation, la durée de la peine comptant du jour de l’arrêt définitif. Ces sortes de faveurs s’accordent quelquefois encore aujourd’hui : si elles ne portaient que sur des sujets que les circonstances de leur condamnation ou leur repentir en rendissent dignes, on pourrait y