Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/15

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Le lendemain, je vis le Juif, qu’on nommait Vidal ; il m’annonça que nos amis étaient allés loger à la Croix-Rousse, dans une maison qu’il m’indiqua. Je m’y rendis. On connaissait mon évasion, mais, comme on était loin de soupçonner mes relations avec le commissaire général de police, et qu’on ne supposait pas que j’eusse deviné d’où partait le coup qui m’avait frappé, on me fit un accueil fort amical. Dans la conversation, je recueillis sur les frères Quinet des détails que je transmis la même nuit à M. Dubois, qui, bien convaincu de ma sincérité, me mit en rapport avec M. Garnier, secrétaire général de la police, aujourd’hui commissaire à Paris. Je donnai à ce fonctionnaire tous les renseignements nécessaires, et je dois dire qu’il opéra de son côté avec beaucoup de tact et d’activité.

Deux jours avant qu’on effectuât, d’après mes indications, une descente chez Vidal, je me fis arrêter de nouveau. On me reconduisit dans la prison de Roanne, où arrivèrent le lendemain Vidal lui-même, Caffin, Neveu, Cadet-Paul, Deschamps, et plusieurs autres qu’on avait pris du même coup de filet ; je restai d’abord sans communication avec eux, parce que j’avais