Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/184

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présentait l’espoir du plus léger butin. Afin de n’éprouver aucun obstacle dans la circulation, ils avaient à leur disposition des uniformes de tous les grades. Au besoin, ils étaient capitaines, colonels, généraux, et ils faisaient à propos usage des mots d’ordre et de ralliement, dont quelques affidés, employés probablement à l’état-major, avaient soin de leur communiquer la série par quinzaine.

D’après ce que je savais, la proposition d’Hippolyte était bien faite pour m’effrayer : ou il était un des chefs de l’armée de la Lune, ou il était un des agents secrets envoyés par la police pour préparer le licenciement de cette armée, peut-être était-il l’un et l’autre… Ma situation vis-à-vis de lui était embarrassante… Le fil de ma destinée allait se nouer encore… je ne pouvais plus, comme à Lyon, me tirer d’affaire en dénonçant le provocateur. À quoi m’eût servi la dénonciation dans le cas où Hippolyte aurait été un agent ? Je me bornai donc à rejeter sa proposition, en lui déclarant avec fermeté que j’étais résolu à rester honnête homme. – Tu ne vois pas que je plaisante, me dit-il, et tu prends la chose au sérieux. Je suis charmé, mon camarade,