Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/208

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cité natale ; il ne m’en fallait pas davantage, mon travestissement devant faire le reste. Je n’étais plus Vidocq, à moins qu’on n’y regardât de trop près ; aussi en arrivant au pont de Gy, vis-je sans trop d’effroi, huit chevaux de gendarmes attachés à la porte d’une auberge. J’avoue que je me fusse bien passé de la rencontre, mais elle se présentait face à face, et ce n’était qu’en l’affrontant qu’elle pouvait cesser d’être périlleuse. – Allons ! dis-je à mon cousin, c’est ici qu’il faut payer de toupet ; pied à terre, et vite, vite, fais-toi servir quelque chose. Aussitôt il descend et se présente dans l’auberge avec cette allure d’un luron dégourdi, qui ne redoute pas l’œil de la brigade. – Eh bien ! lui dirent les gendarmes, est-ce ton cousin Vidocq que tu conduis ? – Peut-être, répondit-il en riant, regardez-y. Un gendarme s’approcha en effet de la carriole, mais plutôt par un simple mouvement de curiosité que poussé par un soupçon. À la vue de mon uniforme, il porta respectueusement la main au chapeau. – Salut, capitaine, me dit-il, et bientôt après il monta à cheval avec ses camarades. – bon voyage, leur cria mon cousin, en faisant claquer son fouet ; si vous l’empoignez, vous nous l’écrirez. – Va