Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/210

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dans l’auberge, lorsque je vis un maréchal des logis aller droit à un officier de dragons, et l’inviter à exhiber ses papiers. Je m’approchai à mon tour du maréchal des logis et je le questionnai sur le motif de cette précaution. – Je lui ai demandé sa feuille de route, me répondit-il, parce que quand tout le monde est à l’armée, ce n’est pas en France qu’est la place d’un officier valide. – Vous avez raison, mon camarade ! lui dis-je, il faut que le service se fasse ; et en même temps, pour qu’il ne lui prît pas la fantaisie de s’assurer si j’étais en règle, je l’invitai à dîner avec moi. Pendant le repas, je gagnai tellement sa confiance, qu’il me pria, quand je serais à Paris, de m’occuper de lui faire obtenir son changement de résidence. Je promis tout et il était content ; car, afin de le servir, je devais user de mon crédit, qui était très grand, et de celui des autres, qui l’était encore davantage. En général, on n’est pas chiche de ce qu’on n’a pas. Quoi qu’il en soit, les flacons se vidaient avec rapidité, et mon convive, dans l’enthousiasme d’une protection qui lui venait si à propos, commençait à me tenir de ces discours sans suite, précurseurs de l’ivresse, lorsqu’un gendarme lui remit un paquet de dépêches. Il