Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/237

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les lèvres et du ton le plus détaché, qu’il en énumérait jusqu’aux moindres circonstances. Il me faisait horreur, je l’écoutais dans une sorte de stupéfaction ; quand je l’entendis me déclarer qu’il lui fallait l’empreinte des serrures d’un appartement dont je connaissais le locataire, mes terreurs furent à leur comble. Je voulus lui faire quelques observations. – Et que ça me fait à moi ? me répondit-il ; en affaires comme en affaires ; parce que tu le connais ?… raison de plus : tu sais les êtres, tu me conduiras et nous partagerons. Allons ! ajouta-t-il, il n’y a pas à tortiller, il me faut l’empreinte. Je feignis de me rendre à son éloquence. – Des scrupuleux comme ça !… tais-toi donc ! reprit Saint-Germain, tu me fais suer (l’expression dont il se servit était un peu moins congrue). Enfin, à présent c’est dit, nous sommes de moitié. – Grand Dieu ! quelle association ! ce n’était guère la peine de me réjouir de la mésaventure de Blondy : je tombais véritablement de fièvre en chaud mal. Blondy pouvait encore céder à certaines considérations, Saint-Germain jamais, et il était bien plus impérieux dans ses exigences.

Exposé à me voir compromis d’un instant à l’autre, je me déterminai à faire une