Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/281

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il me les remit, en me priant de lui avancer de l’argent au fur et à mesure de ses besoins.

Tu ne me connais pas, me dit-il, mais les billets répondent ; je te les confie, parce que je sais qu’ils sont mieux dans tes mains que dans les miennes : plus tard nous les changerons, aujourd’hui ça serait louche, il vaut mieux attendre. Je fus de l’avis de France, et, suivant qu’il le désirait, je lui promis d’être son banquier : je ne risquais rien.

Arrêté pour vol avec effraction, chez un marchand de parapluies du passage Feydeau, France avait été interrogé plusieurs fois, et constamment il avait déclaré n’avoir point de domicile. Pourtant la police était instruite qu’il en avait un ; et elle était d’autant plus intéressée à le connaître, qu’elle avait presque la certitude d’y trouver des instruments à voleurs, ainsi qu’un dépôt d’objets volés. C’eût été là une découverte de la plus haute importance, puisque alors on aurait eu des preuves matérielles. M. Henry me fit dire qu’il comptait sur moi pour arriver à ce résultat : je manœuvrai en conséquence, et je sus bientôt qu’au moment de son arrestation, France occupait, au coin de la rue Montmartre et de la rue Notre-Dame-des-Victoires, un appartement