Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/318

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il vaut mieux ne pas faire d’affaire que d’en créer.

Quoique la leçon ne me fût pas nécessaire, je remerciai M. Henry, qui me recommanda de m’attacher aux pas des deux assassins et de ne rien négliger pour les empêcher d’arriver à l’exécution. – La police, me dit-il encore, est instituée autant pour réprimer les malfaiteurs que pour les empêcher de faire le mal, et il vaut toujours mieux avant qu’après. – Conformément aux instructions que m’avait données M. Henry, je ne laissai pas passer un jour sans voir Saint-Germain et son ami Boudin. Comme le coup qu’ils avaient projeté devait leur procurer assez d’argent, j’en conclus qu’il ne leur semblerait pas extraordinaire que je montrasse un peu d’impatience. – Eh bien ! à quand la fameuse affaire ? leur disais-je chaque fois que nous étions ensemble. – À quand ? me répondait Saint-Germain, la poire n’est pas mûre : lorsqu’il sera temps, ajoutait-il, en me désignant Boudin, voilà l’ami qui vous avertira. Déjà plusieurs réunions avaient eu lieu, et rien ne se décidait ; j’adressai encore la question d’usage. – Ah ! cette fois, me répondit Saint-Germain, c’est pour demain, nous t’attendions pour délibérer.