Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/328

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et je rejoignis Saint-Germain et Boudin, à l’angle du boulevard Saint-Denis. Il n’était encore que dix heures et demie ; je leur dis que le cabriolet ne serait prêt que dans une heure, que j’avais donné la consigne à Debenne, qu’il se placerait au coin de la rue du Faubourg-Poissonnière, et qu’il accourrait à un signal convenu ; je leur fis entendre que trop près du lieu où nous devions agir, la présence d’un cabriolet pouvant éveiller des soupçons, j’avais jugé plus convenable de le tenir à distance : et ils approuvèrent cette précaution.

Onze heures, sonnent : nous buvons la goutte dans le faubourg Saint-Denis, et nous nous dirigeons vers l’habitation du banquier. Boudin et son complice marchaient la pipe à la bouche ; leur tranquillité m’effrayait. Enfin, nous sommes au pied du poteau qui doit servir d’échelle. Saint-Germain me demande mes pistolets ; à ce moment je crus qu’il m’avait deviné, et qu’il voulait m’arracher la vie : je les lui remets ; je m’étais trompé : il ouvre le bassinet, change l’amorce, et me les rend. Après avoir fait une opération semblable aux siens et à ceux de Boudin, il donne l’exemple de grimper au poteau, et tous deux, sans discontinuer de fumer, s’élancent