Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/371

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et comme je leur semblais, avec raison, beaucoup plus rusé, beaucoup plus actif, beaucoup plus entreprenant qu’eux, ils en conclurent que si j’étais le plus adroit des mouchards, c’est que j’avais été le plus adroit des voleurs. Cette erreur de raisonnement, je la leur pardonne ; il n’en est pas de même de cette assertion, intentionnellement calomnieuse, que je volais tous les jours.

M. Henry, frappé par l’absurdité d’une pareille imputation, leur répondit par cette observation : – S’il est vrai, leur dit-il, que Vidocq commette journellement des vols, c’est une raison de plus pour vous accuser d’incapacité : il est seul, vous êtes nombreux, vous êtes instruits qu’il vole, comment se fait-il que vous ne le preniez pas sur le fait ? seul il est parvenu à saisir en flagrant délit plusieurs de vos collègues, et vous ne pouvez, à vous tous, lui rendre la pareille ! ! !

Les inspecteurs auraient été fort embarrassés de répondre, ils se turent ; mais comme il était trop évident que l’inimitié qu’ils me portaient irait toujours croissant, le préfet de police prit le parti de me rendre indépendant. Dès ce moment, je fus libre d’agir comme je le jugerais convenable au bien du service ; je ne reçus plus