Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/383

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de moi.

— Êtes-vous connu de Vidocq et de ses chiens, Lévesque et Compère ? me demanda-t-elle.

— Hélas ! oui, répondis-je, ils m’ont déjà arrêté deux fois.

— En ce cas, prenez garde, Vidocq est souvent déguisé ; il revêt tous les costumes pour arrêter les malheureux comme vous.

Nous causions depuis environ deux heures, lorsque Mme Noël offrit de me faire prendre un bain de pieds ; j’acceptai, il fut bientôt prêt. Quand je me déchaussai, elle faillit se trouver mal. – Que je vous plains, me dit-elle dans un accès de sa sensibilité maternelle, combien vous devez souffrir ; mais aussi pourquoi ne pas l’avoir dit tout de suite, me mériteriez-vous pas d’être grondé ? Et tout en m’adressant des reproches, elle se mit en devoir de me visiter les pieds ; puis, après avoir percé chaque ampoule, elle y passa de la laine, elle m’oignit avec une pommade dont elle m’assura que l’effet serait des plus prompts. Il y avait quelque chose d’antique dans les soins de cette touchante hospitalité, seulement, ce qui manquait à la poésie de l’action, c’est que je fusse quelque illustre voyageur, et la mère Noël une noble étrangère.