Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/387

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fit compliment sur mon travail ; ce qu’elle admirait le plus, c’était la manière expéditive dont je m’y prenais ; en effet, en moins de quatre heures, j’eus fait une clef très ouvragée ; je l’essayai, elle ouvrait presque dans la perfection, quelques coups de lime en firent un chef-d’œuvre ; et, comme les autres, je me trouvai maître de m’introduire au logis quand bon me semblerait.

J’étais le pensionnaire de Mme Noël. Après le dîner, je lui dis que j’avais envie de faire un tour à la brune, afin de m’assurer si une affaire que j’avais en vue était encore faisable, elle approuva mon idée, mais en me recommandant de bien faire attention à moi. – Ce brigand de Vidocq, observa-t-elle, est bien à craindre, et si j’étais à votre place, avant de rien entreprendre, j’aimerais mieux attendre que mes pieds fussent guéris. – Oh ! je n’irai pas loin, lui répondis-je, et je ne tarderai pas à être de retour. L’assurance que je reviendrais promptement parut la tirer d’inquiétude. – Eh bien ! allez, me dit-elle, et je sortis en boitant.

Jusque-là tout s’arrangeait au gré de mes désirs ; on ne pouvait être plus avant dans les bonnes grâces de la mère Noël : mais en restant dans sa