Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/39

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une excellente clientèle ; mes bénéfices devinrent assez considérables pour que je pusse louer, à Versailles, rue de la Fontaine, un magasin avec un pied-à-terre, que ma mère habitait pendant mes voyages. Ma conduite était alors exempte de tous reproches ; j’étais généralement estimé dans le cercle que je parcourais ; enfin, je croyais avoir lassé cette fatalité qui me rejetait sans cesse dans les voies du déshonneur, dont tous mes efforts tendaient à m’éloigner, quand, dénoncé par un camarade d’enfance, qui se vengeait ainsi de quelques démêlés que nous avions eus ensemble, je fus arrêté à mon retour de la foire de Mantes. Quoique je soutinsse opiniâtrement que je n’étais pas Vidocq, mais Blondel, comme l’indiquait mon passeport, on me transféra à Saint-Denis, d’où je devais être dirigé sur Douai. Aux soins extraordinaires qu’on prit pour empêcher mon évasion, je vis que j’étais recommandé ; un coup d’œil que je jetai sur la feuille de gendarmerie me révéla même une précaution d’un genre tout particulier : voici comment j’y étais désigné.