Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/390

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prompt retour, me glissa dans la main une pièce de trente sous.

Je savais que Desbois et Mongenet étaient attendus ; j’étais en outre informé qu’il y avait des allants et des venants qui hantaient le logis, que la mère Noël y fût ou qu’elle n’y fût pas ; c’était même assez ordinairement pendant qu’elle donnait des leçons en ville. Il m’importait de connaître tous ces abonnés… Pour y parvenir, je fis déguiser quelques auxiliaires, et les apostai au coin de la rue, où, confondus avec les commissionnaires, leur présence ne pouvait être suspecte.

Ces précautions prises, pour me donner toutes les apparences de la crainte, je laissai s’écouler deux jours sans aller voir la mère Noël. Ce délai expiré, je me rendis un soir chez elle, accompagné d’un jeune homme que je présentai comme le frère d’une femme avec laquelle j’avais vécu, et qui m’ayant rencontré par hasard, au moment où je me disposais à sortir de Paris, m’avait donné asile. Le jeune homme était un agent secret ; j’eus soin de dire à la mère Noël qu’il avait toute ma confiance, qu’elle pouvait le considérer comme un second moi-même, et que, comme il n’était pas connu