Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/408

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et puis n’étais-je pas un bonhomme ? je restai dans mon rôle. On m’avait désigné la porte, je frappe, on m’ouvre : c’est la bossue, et après les excuses d’usage sur l’importunité de la visite, je la prie de vouloir bien m’accorder un instant d’audience ; ajoutant que j’avais à l’entretenir d’une affaire qui m’était personnelle.

— Mademoiselle, lui dis-je avec une espèce de solennité, après qu’elle m’eut fait prendre un siège en face d’elle, vous ignorez le motif qui m’amène près de vous, mais quand vous en serez instruite, peut-être que ma démarche vous inspirera quelque intérêt.

La bossue imaginait que j’allais lui faire une déclaration, le rouge lui montait au visage, et son regard s’animait, bien qu’elle s’efforçât de baisser la vue : je continuai :

— Sans doute vous allez vous étonner qu’à mon âge on puisse être épris comme à vingt ans.

— Eh ! monsieur, vous êtes encore vert, me dit l’aimable bossue, dont je ne voulais pas plus longtemps prolonger l’erreur.

— Je me porte assez bien, repris-je, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Vous savez que dans Paris il n’est pas rare qu’un homme