Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/418

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d’une surprise, ce brigand se défendrait en déterminé.

Ma première pensée fut de ne pas agir avant le jour. J’étais informé que la compagne de Fossard descendait de très bonne heure pour aller chercher du lait ; on se fût alors saisi de cette femme, et après lui avoir enlevé sa clef, on serait entré à l’improviste dans la chambre de son amant ; mais ne pouvait-il pas arriver que, contre son habitude, celui-ci sortît le premier ? cette réflexion me conduisit à imaginer un autre expédient.

La marchande de vin, pour qui, suivant ce que j’avais appris, M. Hazard était plein de prévenances, avait près d’elle un de ses neveux : c’était un enfant de dix ans, assez intelligent pour son âge, et d’autant plus précoce dans le désir de gagner de l’argent, qu’il était Normand. Je lui promis une récompense, à condition que sous prétexte d’indisposition de sa tante, il irait prier Mme Hazard de lui donner de l’eau de Cologne. J’exerçai le petit bonhomme à prendre le ton pieux qui convient en pareille circonstance, et quand je fus content de lui, je me mis en devoir de distribuer les rôles. Le dénouement approchait : je