de quelques remontrances que je lui fis, il donna sa démission, avec deux de ses camarades, Descostard, dit Procureur, et un nommé Chrétien. Aujourd’hui que Coco-Lacour est à la tête de la police de sûreté, en attendant qu’il publie ses Mémoires, peut-être sera-t-il intéressant de montrer par quelles vicissitudes il a dû passer avant d’arriver au poste que j’ai occupé si longtemps. Il y a dans sa vie bien des motifs d’être indulgent à son égard, et dans son amendement radical sous les rapports capitaux, de puissantes raisons de ne jamais désespérer qu’un homme perverti vienne enfin à résipiscence. Les documents d’après lesquels je vais esquisser les principaux traits de l’histoire de mon successeur sont des plus authentiques. Voici d’abord quelles traces de son existence il a laissées à la préfecture de police ; j’ouvre les registres de sûreté, et je transcris :
« Lacour, Marie-Barthélemy, âgé de onze ans, demeurant rue du Lycée, écroué à la Force le 9 ventôse an IX, comme prévenu de tentative de vol ; et onze jours après, condamné à un mois de prison par le tribunal correctionnel.
» Le même, arrêté le 2 prairial suivant ; et