Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/457

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de l’arrestation d’un voleur, qui aurait été saisi récemment derrière ma voiture, au moment où je passais place Baudoyer.

En composant ces Mémoires, je m’étais d’abord résigné à des ménagements et à des restrictions que prescrivait ma situation personnelle. C’était là de la prudence. Quoique gracié depuis 1818, je n’étais pas hors de l’atteinte des rigueurs administratives : les lettres de pardon que j’ai obtenues, à défaut d’une révision qui m’eût fait absoudre, n’étaient pas entérinées ; et il pouvait arriver que l’autorité, encore maîtresse d’user envers moi du plus ample arbitraire, me fit repentir de révélations qui n’excèdent pas les limites de notre liberté constitutionnelle. Maintenant qu’en son audience solennelle du 10 juillet dernier, la cour de Douai a proclamé que les droits qui m’avaient été ravis par une erreur de la justice, m’étaient enfin rendus, je n’omettrai rien, je ne déguiserai rien de ce qu’il convient de dire, et ce sera encore dans l’intérêt de l’État et du public que je serai indiscret : cette intention ressortira de toutes les pages qui vont suivre. Afin de la remplir de manière à ne rien laisser à désirer, et de ne tromper sous aucun rapport l’attente générale, je me suis