Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/48

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aujourd’hui ; tiens, si tu veux suivre un conseil… Mais, écoute, ce n’est pas ici que l’on peut s’expliquer à son aise : entrons chez Galand. Nous nous dirigeâmes vers une espèce de rogomiste, dont le modeste établissement était situé à l’un des angles de la place. – Ah ! bonjour, Parisien, dit le sergent au cantinier. – Bonjour, père Dufailli, que peut-on vous offrir ? une potée ? du doux ou du rude ? -– Vingt-cinq dieux ! papa Galand, nous prenez-vous pour des rafalés ? C’est la fine rémoulade qu’il nous faut, et du vin à trente, entendez-vous ? Puis il s’adressa à moi : – N’est-il pas vrai, mon vieux, que les amis des amis sont toujours des amis ? Tope-là, ajouta-t-il en me frappant dans la main ; et il m’entraîna dans un cabinet où M. Galand recevait les pratiques de prédilection.

J’avais grand appétit, et je ne vis pas sans une bien vive satisfaction les apprêts d’un repas dont j’allais prendre ma part. Une femme de vingt-cinq à trente ans, de la taille, de la figure et de l’humeur de ces filles qui peuvent faire le bonheur de tout un corps de garde, vint nous mettre le couvert : c’était une petite Liégeoise bien vive, bien enjouée, baragouinant