Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

N’est-il pas vrai, mademoiselle Jeannette ? Oui, mon camarade, continua-t-il, je suis le patron de céans.

Je le félicitai sur tant de bonheur ; et nous commençâmes l’un et l’autre à manger et à boire largement. Il y avait longtemps que je ne m’étais trouvé à pareille fête ; je me lestai d’importance. Force bouteilles furent vidées ; nous allions, je crois déboucher la septième, lorsque le sergent sortit, probablement pour satisfaire un besoin, et rentra presque aussitôt, ramenant avec lui deux nouveaux convives ; c’étaient un fourrier et un sergent-major. – Vingt-cinq dieux ! j’aime la société, s’écria Dufailli ; aussi, pays, viens-je de faire deux recrues ; je m’y entends à recruter ; demandez plutôt à ces messieurs.

— Oh ! c’est vrai, repartit le fourrier, à lui le coq, le papa Dufailli, pour inventer des emblèmes et embêter le conscrit : quand j’y pense, fallait-il que je fusse loff pour donner dans un godan pareil ! – Ah ! tu t’en souviens encore ? – Oui, oui, notre ancien, je m’en souviens, et le major aussi, puisque vous avez eu le toupet de l’engager en qualité de notaire du régiment.