Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/55

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nuit arriva. et, je ne sais comment cela se fit, mais je m’éveillai dans la rue, sur un banc de pierre, à la porte de l’hôtel des Fermes… Ma surprise fut grande, en regardant autour de moi ; elle fut plus grande encore quand je vis le fond de ma bourse : … les oiseaux étaient dénichés…

Quel moyen de rentrer chez mon bourgeois ? Où aller coucher ? Je pris le parti de me promener en attendant le jour ; je n’avais point d’autre but que de tuer le temps ; ou plutôt de m’étourdir sur les suites d’une première faute. Je tournai machinalement mes pas du côté du marché des Innocents. Fiez-vous donc aux payses ! me disais-je en moi-même ; me voilà dans de beaux draps ! encore s’il me restait quelque argent…

J’avoue que, dans ce moment, il me passa de drôles d’idées par la tête… J’avais vu souvent afficher sur les murs de Paris : Portefeuille perdu, avec mille, deux mille et trois mille francs de récompense à qui le rapporterait. Est-ce que je ne m’imaginais pas que j’allais trouver un de ces portefeuilles ? et, dévisageant les pavés un à un, marchant comme un homme qui cherche quelque chose, j’étais