Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/64

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On vous fera des contes sur les naufrages. Apprenez que j’ai traversé les mers cinquante-sept fois ; que j’ai vu et revu le bonhomme tropique ; que je me soucie d’aller d’un pôle à l’autre comme d’avaler un verre d’eau, et que sur l’Océan où il n’y a ni trains de bois, ni nourrices, je me crois plus en sûreté à bord d’un vaisseau de 74, que dans les casemates du coche d’Auxerre, ou sur la galiote qui va de Paris à Saint-Cloud. En voilà bien assez pour dissiper vos craintes. Je pourrais ajouter au tableau de ces agréments !… je pourrais vous entretenir de la chasse, de la pêche : figurez-vous des forêts où le gibier est si confiant, qu’il ne songe pas même à prendre la fuite, et si timide, qu’il suffit de crier un peu fort pour le faire tomber ; imaginez des fleuves et des lacs où le poisson est si abondant, qu’il les fait déborder. Tout cela est merveilleux, tout cela est vrai.

J’al1ais oublier de vous parler des chevaux : des chevaux, messieurs, on ne fait pas un pas sans en rencontrer par milliers ;… on dirait des troupeaux de moutons ; seulement ils sont plus gros : êtes-vous amateurs ? voulez-vous vous monter ? vous prenez une corde dans