Aller au contenu

Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nous pas de cérémonie ; je vais m’asseoir ; où est mon verre ? le premier venu, je le saisis à la première capucine (il l’avale d’un trait). J’avais diablement soif ; j’ai de la poussière plein la gorge.

Tout en parlant, M. Belle-Rose lampa un second coup ; puis s’étant essuyé le front avec son mouchoir, il se mit les deux coudes sur la table, et prit un air mystérieux qui commença à nous inquiéter.

— Ah çà ! mes bons amis, c’est donc demain que nous allons en découdre. Savez-vous, dit-il à Fanfan, qui n’était rien moins que rassuré, que vous avez affaire à bonne partie, une des premières lames de France ; il pelote Saint-Georges. – Il pelote Saint-Georges ! répétait Fanfan d’un air piteux en me regardant. – Ah ! mon Dieu, oui, il pelote Saint-Georges ; ce n’est pas tout, il est de mon devoir de vous avertir qu’il a la main extrêmement malheureuse. – Et moi donc ! dit Fanfan. – Quoi ! vous aussi ? – Parbleu ! je crois bien, puisque, quand j’étais chez mon bourgeois, il ne se passait pas de jour que je ne cassasse quelque chose, ne fût-ce qu’une assiette. – Vous n’y êtes pas, mon garçon, reprit Belle-