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que c’était un rude homme que ce Poulailler, mais mon père l’était aussi.

Le général Beaufort. « Eh bien ! capitaine Picard, je n’avais donc pas tort de dire que vous êtes un enfant de la balle.

Moi (au général Beaufort). « Général, je vous demande pardon, mais plus je vous considère, plus il me semble que j’ai l’honheur de vous connaître ; ne commandiez-vous pas les gendarmes à Mons ?

Le général. « Oui, mon ami, en 1793… Nous étions avec Dumouriez et le duc d’Orléans actuel.

Moi. « C’est cela, général, j’étais sous vos ordres.

Le général. (me tendant la main avec enthousiasme) « Eh ! venez donc, mon camarade, que je vous embrasse ; je vous retiens à dîner. Messieurs, je vous présente un de mes anciens gendarmes ; il est taillé en force, celui-là, j’espère qu’il aurait bien arrêté Poulailler ; n’est-ce pas, M. Picard ! »

Pendant que le général pressait mes mains dans les siennes, un gendarme m’ayant aperçu parmi les spectateurs, vint à moi, et me touchant légèrement l’épaule : « M. Vidocq, me