convient qu’il avance ; qu’ils soutiendront son assertion, et déposeront dans le même sens que lui, que même ils diront qu’ils m’ont vu lui donner la somme de trois francs.
Les deux agents ne se bornent pas à ces conseils ; pour être certains, à tout événement, que Peyois ne se rétractera pas, ils lui disent qu’ils ont à leur disposition un protecteur puissant, dont l’influence le préservera de toute espèce de condamnation, et qui, si par hasard une condamnation était inévitable, aurait encore les bras assez longs pour faire casser le jugement.
Les débats ouverts, Utinet, Chrestien, Lacour et Decostard s’empressent de venir attester les faits qui me sont imputés par Peyois. Cependant, ce jeune homme, à qui ils ont promis l’impunité, est frappé par le verdict ; alors, appréhendant qu’enfin éclairé sur sa position, il ne les fasse repentir de l’avoir trompé, en dévoilant leurs perfidies, ils se hâtent de ranimer son espoir, et non-seulement ils exigent de lui qu’il se pourvoie en cassation, mais encore ils offrent de lui donner un défenseur à leurs frais et s’engagent à payer tous les dépens que cet appel occasionnera. La mère de Peyois est également