Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/343

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ou la place Vendôme à l´heure de la parade, les galeries du Musée, enfin partout où il y a le plus grand nombre d’étrangers et de provinciaux.

Les flâneurs dont je parle sont toujours vêtus sinon avec élégance, du moins avec propreté ; on les prendrait pour des négociants ou tout au moins pour des voyageurs du commerce. Ces messieurs sont associés par trois ; l’un d’eux marche en avant, et s’il aperçoit un étranger, avec un peu de tact un étranger se reconnaît à la première vue, il l’accoste en le priant de lui indiquer une rue qu’il a soin de choisir dans les environs du quartier où il se trouve.

L'étranger ne manque pas de répondre qu’il n’est pas de Paris ; alors le filou saisissant la balle au bond, lui dit : « Ni moi non plus, il y a même fort long-temps que je ne suis venu dans la capitale et je suis tout désorienté par la multitude des changements qui s’y sont opérés. » Arrivé au coin d’une rue, le désorienté en lit l’écriteau. Ah ! s’écrie-t-il, c’est ici telle rue ! je me reconnais à présent. » Tout en cheminant à côté de l’étranger, il engage la conversation, la fait tomber sur ce qu'il y a de curieux à voir dans le moment ; tantôt c’est le Garde-Meuble, tantôt ce sont les appartements du roi ; une autre fois ce