Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une rigueur des plus déplorables, parce qu’elle est une perpétuelle note d’infamie. Je suppose que le libéré dont il est ici question, n’eût pas réussi à s’en affranchir, qu’en serait-il résulté ? D’abord il aurait été astreint à venir périodiquement se présenter à mon bureau, et ensuite à faire une fois par mois acte d’apparition chez le commissaire de police de son quartier, qui est son voisin. Des lors les personnes qui en lui n’auraient pas deviné l’ancien forçat, auraient cru voir le mouchard en activité : une réputation vaut l’autre. Honni, méprisé, abandonné de tout le monde, il eût été réduit à mourir de faim, ou à se vouer au crime pour exister. Telles sont, pour un condamné, innocent ou coupable, les conséquences affreuses de l’état de surveillance ; elles sont inévitables : je me trompe, entre la faim et l’échafaud, il est un milieu…… le suicide.