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CHAPITRE V.

primitif, que quelques traits épars et difficiles à saisir. Un pareil résultat n’offrait rien de satisfaisant. On sait que la nature travaille constamment avec les mêmes matériaux ; elle n’est ingénieuse qu’à en varier les formes. Comme si, en effet, elle était soumise à de premières données, on la voit tendre toujours à faire reparaître les mêmes éléments, en même nombre, dans les mêmes circonstances, et avec les mêmes connexions. S’il arrive qu’un organe prenne un accroissement extraordinaire, l’influence en devient sensible sur les parties voisines, qui dès lors ne parviennent plus à leur développement habituel… ; elles deviennent comme autant de rudiments, qui témoignent en quelque sorte de la permanence du plan général. »

Il était impossible d’énoncer avec plus de netteté des idées plus nouvelles ; il semble cependant que l’auteur en ait cherché une expression plus précise et plus claire encore. On lit plus bas :

« Comme tout le succès de ces recherches devait dépendre de mon point de départ, je me suis d’abord tracé le plan que j’aurais à suivre. La nature, ai-je dit plus haut, tend à faire reparaître les mêmes organes en même nombre et dans les mêmes relations, et elle en varie seulement la forme à l’infini. D’après ce principe, je n’aurai jamais à me décider, dans la détermination des os de la tête des Poissons, d’après la considération de