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ENFANCE ET PREMIÈRE JEUNESSE.

II.

Au collége de Navarre, Geoffroy Saint-Hilaire avait trouvé dans Brisson un maître habile. Au collége du Cardinal Lemoine il allait être plus heureux encore ; il allait y devenir l’élève et l’ami d’Haüy.

C’est au réfectoire du collége du Cardinal Lemoine que Geoffroy Saint-Hilaire rencontra l’illustre physicien. Tous deux y venaient chaque jour prendre leurs repas, loin l’un de l’autre, il est vrai ; Geoffroy Saint-Hilaire s’asseyait parmi les élèves ; Haüy, au contraire, ancien régent de grammaire à Navarre, puis régent émérite de seconde au Cardinal Lemoine, et depuis sept ans déjà membre de l’Académie des Sciences, occupait l’une des places d’honneur à la table des maîtres. Mais il était impossible que la distance établie entre eux par la hiérarchie ne fût pas un jour franchie. Comme Geoffroy Saint-Hilaire, l’abbé Haüy avait fait ses études à Navarre ; d’élève devenu maître dans le même collége, il y avait connu et aimé Brisson ; c’est en s’entretenant, dans les loisirs que lui laissait sa chaire, avec son savant collègue, qu’il avait pris lui-même le goût de la physique, et avait été initié à la science qui devait immortaliser son nom. Malgré la différence des âges et des positions, que de souvenirs communs entre le savant déjà illustre